C’est un livre ambitieux qui se veut une suite au fameux essai de Vladimir Weidlé Les abeilles d'Aristée sur la crise de l’ art moderne ; et pourtant la démarche de celle-ci n’en demeurait pas moins esthétique. De nos jours le destin de l’art s’est encore assombri. « l’art contemporain n’est plus une esthétique mais avant tout une morale. sa fonction est de présenter le bien et de désigner le mal. »Aude de Kerros se penche donc sur le schisme apparu au tournant des années 1960 avec l’art contemporain et tente d’exprimer le point de vue de l’artiste car il existe une « arrière-garde » réunissant tout ce qui est exclu : un art caché. Elle s’intéresse aux rapports complexes qui se forment en France entre l’art contemporain devenu art officiel et les divers aspects de « l’art caché ». L'art contemporain a réussi à s’immiscer même dans les églises, parfois au détriment du sacré. Cette art est au-dessus des cultures ; il permet de gommer les identités, d’uniformiser. Elle démontre toutes les compromissions de l’art contemporain avec le pouvoir et son alliance avec le mercantilisme. L’art contemporain est utile pour le pouvoir marchand car il propose toutes ces valeurs que sont l’abondance, l’immatérialité, le renouvellement rapide de la marchandise...Elle reproche aussi l’absence de débats concernant l’art contemporain ou plutôt que les seuls débats se déroulent devant les tribunaux. C’est aussi une des caractéristiques de notre époque moderne : il existe une profusion de loi pour réglementer notre vie et empêcher la libre expression.Ce livre est une synthèse très vaste et précise de l’histoire de l’art contemporain. Nourri de nombreuses lectures et d’anecdotes pertinentes, cet essai possède la qualité plutôt rare de marier la profusion du savoir et de la clarté sans posséder les excès d’un pamphlet.
Nous sommes tous concernés par la suprématie de l'art contemporain nous devons nous battre pour défendre notre art figuratif pour qu'il retrouve sa vraie place!! Dominique Gioan